Herencias est un concept vaste et polysémique. Dans ce projet, il renvoie à l’idée d’un dialogue entre différentes cultures aux héritages culturels distincts.

Pour Mathias Maumont Perafan, cet héritage est double : français et colombien — une fascinante dualité identitaire qui reste complexe à saisir pleinement. Plus largement, son intérêt s’étend à une autre forme de dialogue, profondément ancrée dans les Andes sud-américaines : la rencontre entre deux héritages culturels qui, bien que différents, ont façonné un langage visuel commun.

Cet héritage se retrouve dans un mouvement esthétique marqué par la religiosité, connu sous le nom d’École de Quito. L’art catholique traditionnel espagnol a voyagé à bord des navires de Christophe Colomb et est arrivé en Amérique du Sud, où il a rencontré et s’est entremêlé aux langages visuels de divers peuples autochtones. Cette appropriation créative s’est exprimée avec force dans les œuvres de l’École de Quito, où des motifs et des gammes chromatiques inédits, enracinés dans les traditions indigènes, ont été utilisés pour représenter des sujets catholiques.

Dans Herencias, Maumont Perafan explore cette pollinisation visuelle, en conservant la thématique religieuse mais en mettant l’accent sur les couleurs et les motifs inspirés des communautés autochtones de Colombie, comme les Wayúu du désert de La Guajira.

La série a reçu une reconnaissance internationale, étant Finaliste du Head On Photo Festival (Sydney, 2020, catégorie Portrait), Nommée aux Fine Art Photography Awards (Mode 2020, Portrait 2021) et récompensée par le Coup de Cœur de la CAPIC (2020). Elle a également été exposée à l’international, notamment au Pingyao International Photography Festival (Chine, 2022) dans le cadre de l’exposition des finalistes du Head On Portrait Award 2020, et à la CONTEMPORARY VENICE 2021 – ITSLIQUID International Art Fair (Italie), qui explorait la relation entre le corps et l’espace ainsi que l’hybridation des identités dans des contextes contemporains.